Naissance du projet Gabfai

Titre provisoire : Gabfai, la petite flamme, projet documentaire 70′ HD

Auteurs: Matthieu Frison, Ingrid Grillet-Aubert, Réalisateur: Matthieu Frison, Image: Ingrid Grillet-Aubert

C’est en 2010 que nous entendons parler pour la première fois, par le biais d’une amie sculptrice, de l’association thaïlandaise de théâtre Gabfai. Notre amie nous décrit comment Gabfai œuvre, par l’intermédiaire du théâtre, dans les régions reculées de la Thaïlande pour éveiller les populations fragilisées et les mettre en garde face aux divers dangers qui les menacent : trafics humains, mendicité, prostitution, enfants soldats…

Janvier 2011, emballés par leur projet et déjà décidés à partir en Thaïlande, nous organisons notre périple et partons sans plus attendre à leur rencontre. Arrivés à Chiang Mai, la principale ville du nord du pays, nous sommes immédiatement touchés par la douceur de vivre ambiante : une sérénité inédite pour nous émane des Thaïlandais. Puis nous rencontrons enfin les membres de Gabfaï et le premier mot qui nous vient à l’esprit, après un premier échange dans un anglais approximatif, est « méfiance ». Cette méfiance à notre égard provient sans doute du fait que les touristes occidentaux qui passent leur vacances en Thaïlande ne sont pas toujours recommandables, ni forcément représentatifs de notre société. La seconde raison est qu’il existe un vrai décalage entre la mentalité thaïlandaise, et celles des occidentaux.

Passé ce fossé culturel, s’ensuit une aventure humaine qui va nous immerger au cœur de la culture thaïlandaise, dont l’une des clés, si l’on veut la saisir, est le bouddhisme. Plus particulièrement la forme de bouddhisme pratiquée dans cette région : le Theravâda ou « bouddhisme originel » qui s’apparente en réalité plus à un mode de vie qu’à une religion.

Au fur et à mesure de notre périple, nous allons à la rencontre des différentes ethnies présentes dans cette région du Nord, notamment les Karens qui y sont les plus nombreux. Nous assistons aux spectacles organisés par Gabfaï, toujours interprétés par les enfants. Réalisés avec des moyens minimes, ils n’en comportent pas moins une dose de poésie, empreinte des traditions des tribus et de la candeur des enfants. Ces simples représentations font changer les choses en informant et en provoquant des prises de conscience.

Nous espérons que ce film rendra hommage à leur travail et à tous ceux que nous avons croisés en route;et surtout que nous pourrons éveiller chez le spectateur de la curiosité, de l’émotion et l’amener dans notre cheminement, sans moralisme ni autorité, mais juste en écho avec ses propres interrogations en lui apportant une autre vision, une autre expérience …